backlinks : attention au parasitisme!
Les backlinks (ou « liens retour ») sont des liens hypertextes associés à des mots clés, permettant à l’URL inscrit dans l’hyperlien d’optimiser le référencement naturel des sites internet.
Ils sont largement utilisés par les spécialistes du référencement, parfois aux frontières de la légalité.
La Cour d’Appel a ainsi eu l’occasion de sanctionner (CA Paris, 28 mars 2014) une société indélicate qui avait créé artificiellement de nombreux liens (plus de 775 backlinks redirigeant sur le site de sa concurrente) et faussé, ce faisant, le référencement naturel opéré par les moteurs de recherche sur les mots-clés correspondant aux signes distinctifs de ladite concurrente. En effet, l’algorithme du moteur de recherche Google accorde une certaine importance au texte associé avec un hyperlien pointant vers une page donnée. Si plusieurs sites utilisent le même texte (mot-clé) associé au même hyperlien et donc pointant vers la même cible, le moteur de recherche additionne ces pointages et le site visé par ces hyperliens retour, ayant un indice de popularité accru, se trouve mieux référencé.
La Cour relève ainsi qu‘ »en utilisant la dénomination sociale et le nom de domaine d’une société concurrente sous la forme d’un mot clé, utilisé de façon intense dans le cadre de création de backlinks, lors de requête de recherches naturelles, à l’effet de tromper le moteurs de recherche, [la société attaquée] a, provoqué de ce seul fait, un détournement déloyal de clientèle qui risque d’être moins visité, ainsi qu’une utilisation parasitaire de l’investissement effectué par la société concurrente créée antérieurement largement connue dans le marché considéré, en augmentant de façon détournée, ainsi sa visibilité ».
Les juges ont sanctionné une telle pratique par la condamnation à des dommages et intérêts à hauteur de 50.000€ destinés à réparer le préjudice résultant d’une perte de chance, pour la société en demande, d’être plus amplement visitée.